Voici des extraits du rapport de Monsieur Nowak à leur sujet :
Bangri Rinpoché (Jigme Tenzin Nyima) La liste des éléments de condamnation de Jigme Tenzin Nyima comprend la rencontre avec le Dalaï Lama, accepter un don d'une fondation indienne pour son foyer d'enfants et la relation avec un entrepreneur tibétain qui fit descendre un drapeau chinois d'un mât et tenta de se faire exploser devant le Palais du Potala à Lhassa en août 1999.
Jigme Tenzin Nyima a reconnu avoir rencontré le Dalaï lama, l'acceptation du don, et connaître l'entrepreneur, mais il nia les accusations faites contre lui et rejeta la présentation des événements faite par la Cour.
Pendant son entretien avec le Rapporteur Spécial des Nations Unies, dans la prison de Qushui (tib : Chushur)où il a été transféré, il a raconté comment les 5 premiers jours de sa détention avaient été les plus difficiles car il était interrogé nuit et jour. Il devait se tenir menotté avec une main derrière l'épaule et l'autre autour de sa taille et des bouteilles vides étaient placées entre ses bras. Ses jambes étaient enchaînées, il portait une cagoule et s'agenouillait sur un tabouret bas toutes les heures et demie. L'endroit où il se trouvait était sombre, sale et sans lumière naturelle.
Les interrogatoires se poursuivirent pendant les trois mois suivants. La plupart du temps, il portait des menottes et des chaînes, même en mangeant et en dormant. A cause de cela mais aussi de sa peur,il lui était difficile de dormir. La police voulait qu'il avoue l'incident du drapeau, mais aussi avoir fondé le foyer pour enfants à des fins politiques. Il avait été détenu à Gutsa pendant un an et ensuite à Drapchi. A Gutsa, il était resté avec de trois à cinq personnes dans une pièce sous surveillance. Dans sa section, il n'y avait que des « prisonniers politiques ».
Après 2000, il fut mieux traité. Il a pu regarder la télévision, avoir de l'eau quand il le désirait, et davantage de temps libre. On lui donna des cours sur le thème du statut du Tibet.
Il se plaint de problèmes cardiaques et de calculs biliaires pour lesquels il se soigne avec, la plupart du temps, des médicaments apportés par sa famille. Ces calculs biliaires nécessiteraient une intervention chirurgicale. Sa famille lui rend visite une fois par mois. Il n'a pas le droit de téléphoner mais il peut écrire à sa femme. Il se plaint de la monotonie et de l'ennui, devant passer la plupart du temps dans sa cellule, avec interdiction de prier. Il peut cependant, sortir le matin jusqu'à midi.
En mars 2006, la fondation Dui Ha, organisation de défense des droits de l'Homme, a transmis la nouvelle de la réduction d'une année de sa détention.
Jigme Gyatso : En novembre 2005, le Rapporteur spécial des Nations Unies s'est rendu dans un certain nombre de prisons chinoises et tibétaines. Notamment à Lhassa à la prison de Drapchi, où Jigme Gyatso est enfermé. Il lui a été répondu que Jigme Gyatso avait été déplacé, comme beaucoup d'autres prisonniers, le 12 avril 2005 vers la nouvelle prison de Qushui. Ce lieu de détention a été ouvert en avril 2005. C'est une prison de plus de 300 hommes. C'est là que de nombreux anciens prisonniers de Drapchi ont été déplacés dans le cadre de la réorganisation. Il a été dit que la prison de Qushui est destinée aux très grands crimes (plus de 15 ans de prison de condamnation) Le Rapporteur spécial a été particulièrement sensible aux témoignages disant que les moines tibétains détenus n'étaient pas autorisés à prier et que, dans certains cas, n'étaient pas autorisés à sortir de leur cellule plus de 20 minutes par jour. Sensible aussi au fait que les prisonniers ne pouvaient pas travailler ou faire de l'exercice et qu'ils n'avaient rien à lire. Les prisonniers se plaignent de la nourriture, les températures extrêmes dans les cellules pendant les mois d'été et d'hiver et un sentiment général de faiblesse à cause du manque d'exercice. Les prisonniers venant de Drapchi déclarent que les conditions étaient meilleures là-bas. En particulier que la prison manque de possibilité de travail et d'exercice pour les prisonniers de longue peine. Jigme Gyatso fait partie des prisonniers que le Rapporteur a pu rencontrer.
Voici son rapport sur Jigme Gyatso : Le 30 mars 1996, Jigme Gyatso a été arrêté et battu par l'équipe d'« Investigation criminelle » Condamné à 15 ans d'emprisonnement et 5 ans de privation de ses droits politiques, le 25 novembre 1996 par la Cour Populaire Intermédiaire Municipale de Lhassa pour crime de « mise en danger de la sécurité de l'Etat en relation avec la création d'une organisation illégale » Il déclara au Rapporteur des Nations Unies que les mauvais traitements étaient pires à Gutsa, où il est resté un an et un mois. Puisque les personnes avec lesquelles il était accusé avaient déjà avoué, il se décida à avouer. Il fut alors transféré à la prison de Drapchi en avril 1997. Lors d'un incident en mars 2004, il cria « Longue vie au Dalaï lama » Pour cela, il fut battu notamment à coups de pieds mais aussi avec des matraques électriques. Ces matraques furent utilisées sur son dos et sa poitrine. Ce fut extrêmement douloureux. Cela cessa lorsque le chef de la police entra et y mis fin.
Après cet incident sa condamnation fut allongée de 2 ans. Il répéta que les conditions étaient meilleures à Drapchi qu'à la prison de Qushi : meilleure nourriture, les cellules étaient mieux faites et ventilées, et les températures à l'intérieur n'étaient pas si extrêmes en été et en hiver. Il peut passer 3 heures et demi par jour en dehors de sa cellule. Jampa Namgyal est le prisonnier politique pour lequel Tibet vous propose d'intervenir.
Jampa Namgyal, âgé de 27 ans, est né dans le Township de Sershu, Comté de Kardze, Sichuan. A 18 ans, il est entré au monastère de Kardze. Après quelques années d'études sérieuses, il y devint professeur de grammaire. Tout en étant au monastère, il avait de nombreuses activités politiques critiquées par son père et son oncle, membres du Parti Communiste. Plus tard, il quitta le monastère pour partir en Inde. Il retourna ensuite chez lui au Tibet et après un court séjour, il partit à Lhassa, capitale du Tibet. Il y tomba malade. Il revint dans sa ville natale. En mai 2001, guéri, Jampa Namgyal alla au marché. Il attacha un drapeau tibétain à l'arrière de sa mobylette et fit le tour du marché. Des tracts politiques furent dispersés à tous les endroits remplis de monde et collés tout autour du marché. Conscient de son arrestation imminente, il partit dans une région de nomades où il obtint un travail de main d'oeuvre pour la construction d'une route.
Après quelques jours de travail, les officiers du PSB (Bureau de la Sécurité Publique) du Comté de Kardze l'arrêtèrent. Il fut emmené au Centre de détention du PSB de Dartsedo où il subit des interrogatoires répétés et des séances de tortures. En 2002, la Cour Populaire Intermédiaire de Kardze l'a condamné à 9 ans d'emprisonnement pour « mise en danger de la sécurité de l'état » par propagande antigouvernementale. Jampa Namgyal fut alors emmené à la prison de Maowan ( aussi connue sous le nom de prison de Aba) dans le Comté autonome de Maowan Qiang, préfecture de Ngaba, au Sichuan pour purger sa peine. Il y est enfermé dans l'unité 7. Son état de santé est déplorable du fait des mauvaises conditions d'hygiène et de malnutrition.
Proposition de lettre à adresser aux autorités :
Jampa Namgyal, 27 ans, est né dans le Township de Sershu, Comté de Kardze, Sichuan. En 2002, il a été condamné, par la Cour Populaire Intermédiaire de Kardze, à 9 ans de prison pour « mise en danger de la sécurité de l'Etat » par de la propagande anti-gouvernementale, c'est à dire, dans ce cas, tracts politiques et drapeau tibétain. Il est détenu dans la prison de Maowan (Aba) Cependant, l'article 35 de la Constitution chinoise dit clairement que : « Les citoyens de la République Populaire de Chine jouissent de la liberté d'expression, de la presse, de réunion, d'association, de défilé et de manifestation ». Je vous demande expressément de libérer immédiatement et inconditionnellement Jampa Namgyal, prisonnier politique. Avec mes sincères salutations,
Nom, adresse signature
Traduction de cette même lettre en anglais :
Jampa Namgyal, 27, was born in Sershu Township, Kardze County, Sichuan. In 2002, Kardze Intermediate People's Court sentenced Jampa Namgyal to nine years imprisonnement term on charges of "endangering state security" through anti-government propaganda, this means in this case : political leaflets and Tibetan flag. He is detained in Maowan (Aba) prison. However, the article 35 from the Chinese Constitution says clearly that : "Citizens of the People's Republic of China enjoy freedom of speech, of the press, of assembly, of association, of procession and of demonstration. I urge you to liberate Jampa Namgyal, political prisoner, immediately and unconditionally. Yours faithfully,
Nom, adresse et signature
Adresses d'envoi de ces courriers (à votre choix):
((0.90 euro pour un envoi de moins de 20 grammes vers la Chine à partir de la France ou enveloppes internationales disponibles à la Poste)
Madame le Ministre de la Justice de la République Populaire de Chine (Minister of Justice) Wu Aiying Sifabu 10 Chaoyangmen Nadajie, Chaoyangqu Beijingshi 100020 République Populaire de Chine
Fax : +86 10 6529 2345
Monsieur le Président du Gouvernement Populaire de la Province du Sichuan (Governor of the Sichuan Provincial People's Government) Zhang Zhongwei Daishengzhang Sichuansheng Renmin Zhengfu 30 Duyuanjie Jinjiangqu Chengdushi 610016 République Populaire de Chine
Fax:(0086)-28-8435 6784 (0086)-28-8435 6789
Monsieur le Directeur du Département de la Justice de la Province du Sichuan (Director of the Sichuan Provincial Department of Justice) Zeng Xianzhang Tingzhang Sifating 24 Shangxianglu Chengdushi 610015 Sichuansheng République Populaire de Chine
Quelques propositions d'adresses d'envoi de copie de vos courriers :
Monsieur l'Ambassadeur Jinjun Zhao Ambassade de Chine 11 Avenue George V 75008 Paris France
Monsieur Philippe Douste-Blazy Ministère des Affaires Etrangères 37, quai d'Orsay 75 007 Paris France
http://www.france.diplomatie.fr/courrier/
Madame Louise Arbour Haut Commissaire aux Droits de l'Homme Bureau 148 Nations Unies 20520 Palais des Nations 8-14 Avenue de la Paix, 1211 Genève 10 Suisse Fax: 41-22-917-9022
(Pour la Suisse : 0,55 euro pour un envoi de moins de 20 grammes à partir de la France)
Merci de transmettre les éventuelles réponses des autorités à vos courriers par un message à :
Monique Dorizon 13 rue Charles Maréchal 78300 Poissy France
ou