Tout au long du Lingkor, le chemin sacré qui entourait Lhassa, des bordels sont apparus. Les "mo-las", les grands-mères, longent les bordels tôt le matin quand les prostituées dorment. Elles les longent aussi la journée quand les prostituées tricotent en attendant le client.
Sans comprendre, ces vieilles dames déambules devant huit kilomètres de bordels et se prosternent face au Potala, l'ancien palais du Dalaï-Lama, aujourd'hui transformé en musée. La plupart des prostituées sont chinoises. Quelques Tibétaines fument, boivent et vont passer l'hiver au chaud à Kathmandou.
Dans un rapport non-officiel effectué par un Tibétain en 1998, il y a une estimation de 658 bordels dans les 18 rues principales de Lhassa. Pour une population supposée à 200.000 habitants, le ratio est de un bordel pour 304 personnes. En moyenne un petit bordel a 7 ou 8 filles et un grand bordel a 10 à 14 filles.
Selon l'AFP du 29 février 2000, Monsieur Sun Jiazheng, Ministre de la culture chinoise, a été consterné par la prostitution effréné et a lancé une campagne nationale contre l'augmentation de la prostitution. LE ministre a aussi accusé des services du gouvernement de participer activement à cette industrie. "Un certain nombre de départements de gouvernements locaux prennent part et encouragent ces activités illégales", a dit Sun. D'après un témoignage d'un Tibétain récemment arrivé de Lhassa, "la majorité des prostituées sont chinoises ; elles sont partout dans la ville".
Aucune donnée officielle (mais cela n'est pas trés étonnant de la part du gouvernement chinois !) n'est disponible, mais selon un groupe pro-tibétain basé à Londres, la campagne pour un Tibet libre (Free Tibet Campaign), il existe un millier de bordels uniquement à Lhassa, dans la capitale Tibétaine.
Si le chiffre est difficile à vérifier, il est possible de voir des prostituées dans les rues autour du temple Jokhang, une zone de grande importance religieuse.
Selon les militants pro-tibétains de l'étranger, cet accroissement de la prostitution est due àun flux de touristes de plus en plus importants, mais aussi à la présence importante de militaires chinois dans cette région stratégique pour la Chine.
Selon le gouvernement tibétain en exil, quelques 300.000 soldats chinois sont basés au Tibet.
Le gouvernement chinois ne communique pas de chiffre (encore une fois, rien d'étonnant dans la pratique chinoise) à ce propos, car cela est considéré comme un secret d'Etat (qu'est-ce qui n'est pas considéré comme secret d'Etat pour ces êtres vils du gouvernement chinois ???).
"Nous avons l'habitude de voir la police militaire patrouiller dans les rues à la recherche de soldats qui sont sortis de leur base sans permission", explique un responsable d'un "institut de beauté" (c'est-à-dire d'un bordel) dans le centre de Shigatsé.
"Récemment, il semble que les règles se soient relâchées, et nous avons vu du personnel militaire qui fréquentait les établissements par ici", ajoute-t-il.
Selon le réseau d'Information sur le Tibet, à Londres, même si la prostitution est encore principalement le fait de Chinoises venues s'installer au Tibet, elle touchent progressivement les Tibétaines, en particulier les jeunes filles issues de familles rurales pauvres qui sont venues à Lhassa en pèlerinage ou dans l'espoir de trouver un travail et qui échouent, malgré elles, dans les bars, Karaokés et d'autres établissements pratiquant la prostitution. Les observateurs expliquent unanimement ce changement par l'écart de plus en plus grand entre les zones rurales et urbaines, selon l'organisation.
Dans une société de plus en plus tournée vers la consommation, la prostitution "est la seule voie rapide réaliste vers un meilleur niveau de vie".
Conséquence sanitaire inquiétante : Le SIDA ainsi que l'Hépatite sont devenus des risques majeurs. Or aucune mesure d'information ni de prévention ne sont prises. Les conditions de la femme en Chine ne sont guère enviables. S'il n'est pas possible d'avorter, certaines filles sont directement abandonnées dans la rue - certaines sont jetées dans les fleuves - les autres, qui atteignent un âge suffisant, finissent par être renvoyées du domicile familial et, une fois sur le trottoir, soumises à l'errance, elles sont souvent récupérées pour alimenter le marché de la prostitution.
Prises en charge par un réseau savamment organisé, elles sont acheminées vers des pays aussi divers que la Malaisie,, Taïwan, l'Austalie, le Japon, les Etats-Unis et le Canada.
Les plaques tournantes chinoises de l'industrie du sexe sont connues pour être Shangaï, Hong-Kong et Guangzhou.
Le Tibet fait également l'objet d'un traffic de filles qui sont, mariées de force à des paysans chinois ou introduites dans un réseau de prostitution.
Pékin semble condamner cette pratique (?) mais ne parvient pas à l'éradiquer, faute de volonté et de moyens déployés. (?)